AYNAC Le vitrail à travers les siècles

AYNAC

Le vitrail à travers les siècles

 

Le samedi 22 septembre dernier, une rencontre sur le vitrail traditionnel était proposée à Aynac par l’Association Ségala-Limargue dans le cadre de Partageons nos talents.

Dominique ROULY a animé cette rencontre pour une quinzaine de participants, en débutant par l’histoire du vitrail à travers les siècles.

Une légende, histoire pittoresque rapportée par Pline l’Ancien dans son histoire naturelle au 1ér siècle après JC. L’historien raconte comment d’après la tradition, des marchands phéniciens campant sur les rives d’un fleuve, placèrent leurs récipients à cuire sur un feu allumé grâce à un mélange naturel d’algues. Le sable de la rive et les algues sous l’action du feu auraient fondu pendant la nuit et se seraient transformés en  une matière transparente et verdâtre : le verre…. Les industries du verre se sont implantées plus dans l’est de la France, en Allemagne et en Bavière. Deux sortes de verre existent, le verre sodique à base de silice (sable), chaux et soude (algues) ou le verre potassique à base de silice, chaux et potasse (cendre de fougère des forêts).

Le plus ancien fragment de vitrail retrouvé en Europe est « la tête de Christ de Wissembourg » daté de 1060 environ. On peut voir les plus anciens vitraux encore en place en la cathédrale d’Augsbourg en Allemagne datant de 1100.

L’apogée du vitrail a commencé au 12ème siècle, puis a continué jusqu’au 14èmesiècle. Les techniques de dessin étaient déjà utilisées. Au moyen âge la découpe se faisait au fer rouge grossièrement. Cette découpe est le résultat d’un choc thermique. Aujourd’hui c’est un choc physique avec le coupe-verre au tungstène (dur comme du diamant). On apposait sur un lait de craie le verre sorti du four, puis on utilisait un grugeoir pour couper avec précision le contour du dessin.

La canne à souffler à la bouche pour fabriquer le verre est encore utilisée de nos jours. Quelques imperfections peuvent apparaitre sur le verre comme des ondulations ou des bulles. On dit que les bulles dans le verre sont le souffle du souffleur qui reste emprisonné.

Pour faire les plombs on utilisait des lingotières. Aujourd’hui des plombs en « H » puis des profils de 0.5 ou 0.6 cm très malléables puis soudés à l’étain aux interstices. L’Oxyde de métal, de fer et de cuivre permet faire la couleur grisaille afin de dessiner des détails sur le verre (sans le plomb). Pour créer ce vert de gris, il faut de la gomme arabique ou vinaigre sur de la poudre noire puis on l’écrase, on peint le verre avec, on le met au four à cuire à 170°C environ et le verre reste coloré : il ne s’altère pas. Technique encore utilisée aujourd’hui.

Puis les tons de couleurs sont nés à partir du 15ème, 16èmesiècle. Le Moine Théophile dans « Le traité des différents arts » a consigné toutes les recettes pour la coloration du verre plus ou moins foncé en fonction de la quantité de métaux mis dedans. Le manganèse pour obtenir du violet, le chrome ou argent pour obtenir du jaune / brun, le cobalt ou safre pour obtenir du bleu, le sélénium pour obtenir du rouge / orangé, du cuivre pour obtenir du vert, …. Le diamant pour découper le verre est apparu au 18èmesiècle.

Le vitrail servait à enseigner la bible aux gens. Les scènes de la vie du Christ sont au plus bas des vitraux puis au-dessus les apôtres ou les pères de l’église de corporation. Et encore au-dessus, la confédération des drapiers, puis les fleurons, le jugement dernier, l’apocalypse, …

Les romains ont brodé sur de l’ésotérisme mais le vitrail est un art sacré, ni ésotérique, ni secret. Au 13ème siècle un clerc a fait des traits sur l’architecture de construction. Il faut savoir que le nombre d’or était utilisé pour les mesures.

Le solin (contour d’un vitrail) indique les différentes périodes de l’histoire, il peut être rouge ou bleu. Il faut savoir aussi qu’au nord par exemple le bleu sera plus rayonnant, le rouge au sud calmera la luminosité.

Sur des vitraux qui font partie du patrimoine, on peut repérer un verre avec un plomb de cassure afin de le garder d’origine et non le remplacer.

Puis la démonstration a pu commencer !

Pour qu’un vitrail soit harmonieux il faut que le plomb soit bien régulier et équilibré sur l’ensemble du dessin. On fait le patron, puis on découpe les gabarits. Pour cela il faut une feuille cartonnée pour dessiner les différentes pièces. Puis faire un calque pour retrouver la place exacte de chaque verre découpé.

Pour découper les différents morceaux, il faut un ciseau qui découpe l’épaisseur du plomb ; ce ciseau est à utiliser toujours dans le même sens de coupe.

On prépare les outils nécessaires qui sont un coupe-verre au tungstène, des pinces fines, un outil de bois pour écraser le plomb, des clous de montage, ….

Lorsque tout est prêt et faire le montage quand les verres sont prêts et colorés, poser le calque sur un établi, pour couper le verre par petit morceaux. Il faut entendre chanter le verre pour savoir qu’il a bien subi la découpe. La pince pour finir la découpe s’utilise sur la rainure de coupe pour séparer les morceaux. Le grugeoir pour gruger et gratter le bord du verre pour rogner et obtenir le bon patron suivant le gabarit. Puis vient le moment d’utiliser le plomb qui a différentes densités : mou, moins mou, plus mou… ce qui le rend plus facile à couper et plus ou moins malléable en fonction de son utilisation.

Pour faire une pré-soudure on écrase le plomb pour le solidariser avec l’outil de bois. A chaque intersection on enduit de stéarine (comme de la bougie). On soude avec de l’étain. Il faut que ça parte dans le prolongement du contour le plus plat possible ; puis on applique un mastic (blanc de Meudon et huile de lin, un siccatif), puis on utilise de la sciure de bois et on frotte avec un chiffon, cela permet de faire une colle qui fait une protection et qui lisse le plomb. Puis quand le vitrail est fait, il faut l’enchâsser dans du ciment pour pouvoir éventuellement l’enlever pour le restaurer ou autre. Pour cela prévoir du verre et des ferrures autour du vitrail pour que cette partie puisse être recouverte du ciment. 

Un grand merci à Dominique pour avoir partagé cette expérience avec le souci du détail, un moment passionnant pour les participants. Il y a la possibilité de s’exercer sur un projet de vitrail avec Dominique qui vous accueillera avec plaisir dans son atelier à Thémines.

Le mois prochain aura lieu le samedi 13 octobre à 14h30 au Lac du Tolerme à Sénaillac-Latronquière (rendez-vous côté Gorses sous l’Arche), une rencontre sur l’identification des champignons animé par Eliane LAVERGNE.

Rendez-vous sur le site www.association-segala-limargue.frainsi que sur notre page Facebookpour retrouver le programme 2018.

Si besoin,  possibilité de covoiturage ou de transport collectif.

L’adhésion à l’Association Ségala-Limargue est demandée.

De la même manière, si vous voulez partager avec d’autres une passion ou un centre d’intérêt, si vous souhaitez faire découvrir à d’autres un de vos savoir-faire, un de vos talents, n’hésitez pas à contacter l’Association Ségala-Limargue.
Frédérique MARBOEUF / Laurine FOUILLAC / Annie SAINT-MAXENT / Viviane KOPFF  

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